A Kigali, mardi 23 septembre, le temps s’est figé pour les jeunes cyclistes rwandais. Sur la rampe de lancement du contre-la-montre des Championnats du monde sur route 2025, ils ont découvert l’exigence implacable d’une épreuve où chaque seconde compte. Pour Yvonne Masengesho, Liliane Uwiringiyimana, Pacifique Byusa et Brian Ishimwe, c’était une grande première, un baptême du feu sur le chrono mondial.
Première à s’élancer, Masengesho a avalé les 18,3 km en 29’43, terminant 33ᵉ, à près de 4 minutes de la Néerlandaise Megan Arens, nouvelle reine du chrono. Derrière elle, sa compatriote Uwiringiyimana a bouclé l’épreuve à la 40ᵉ place.
« J’ai beaucoup souffert en descente, mais je prends cela comme une leçon », a confié la jeune coureuse, lucide sur ses axes de progrès.
Chez les garçons, Pacifique Byusa a brièvement goûté au frisson du “hot seat”, le fauteuil réservé au meilleur temps provisoire. Son chrono (34’34 sur 22,6 km) l’a finalement relégué à la 53ᵉ place. « Ce moment m’a donné confiance, mais aussi l’envie de travailler encore plus », a-t-il reconnu.
Deux rangs devant lui, Brian Ishimwe – déjà vainqueur d’une étape du Rwanda Junior Tour cet été – s’est hissé à la 51ᵉ place, confirmant qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir.
Si les Rwandais apprenaient, les Néerlandais régnaient. Megan Arens et Michiel Mouris ont raflé les deux titres juniors, offrant aux Pays-Bas une journée parfaite. Mouris a bouclé son parcours en 29’07, devançant l’Américain Ashlin Barry et le Belge Seff van Kerckhove. La nouvelle génération orange a bel et bien pris le pouvoir.
Pas le temps de souffler : dès mercredi 24 septembre, le relais mixte par équipes (41,8 km) offrira un nouveau défi. Le Rwanda alignera Patrick Byukusenge, Michael Uwiduhaye et Eric Nkundabera côté masculin, tandis que Claudette Nyirarukundo, Xaverine Nirere et Diane Ingabire porteront les couleurs féminines. Face à 14 nations, la cohésion sera leur meilleure arme.
Une expérience qui vaut de l’or
Les classements ne disent pas tout. Pour ces juniors rwandais, la véritable victoire se joue ailleurs : dans l’apprentissage. Courir à domicile, devant le public du Kigali, contre les meilleurs du monde, c’est écrire les premières lignes d’un futur que le pays tout entier espère brillant.
Car si le Rwanda n’a pas encore ses champions du chrono, il a désormais une génération qui a osé se mesurer à l’élite. Et ça, c’est déjà une médaille d’avenir.
Mariette UWAMALIYA